C’est par cette belle matinée froide de novembre qu’une partie de l’équipe de l’A.P.B.A. s’est retrouvée sur le parking de l’église de Mirambeau à 9h00, pour rejoindre la localité de Port-des-Barques, en Charente maritime.
Etaient présents : Frédéric B., Philippe, Jean-François et Clément.
Après une bonne heure de route, notre petite équipe est arrivée sur la charmante petite commune de Port-des-Barques,
afin de réaliser des fouilles sur des terrains datés du Cénomanien. Une fois équipés, nous avons regagné la plage, afin de longer la côte, à la recherche des niveaux géologiques historiquement
connus. C’est donc avec précision et rigueur, que nous avons parcouru plusieurs centaines de mètres le long de petites falaises à la recherche de la moindre trace fossile.
Et nous avons trouvé ! Clément a lancé le départ en découvrant un petit oursin irrégulier dans les marnes calcaires, tandis que Jean-François scrutait les moindres détails des couches. Puis
les trouvailles s’enchaînent avec Frédéric B. qui découvre un niveau de roche calcaire pétri de foraminifères géants (Orbitolina sp.) et quelques moules internes de bivalves.
Puis, les découvertes ralentissent au fur et à mesure que nous avançons et nous avons même du mal à retrouver les niveaux classiques décrits dans les textes. Une lentille d’argile noire nous
apparaît comme par enchantement. Nous en profitons pour faire des prélèvements, qui seront scrupuleusement observés à la loupe binoculaire, une fois rentrés à la maison.
Après une matinée passée à scruter la roche, il est déjà 12h45 et les ventres crient famine. Nous décidons donc d’aller sur une aire de repos, pour déguster nos piques-niques, sous un vent à décoiffer un chauve !
Une fois les forces retrouvées, l’équipe est prête à repartir, mais cette fois-ci pour aller visiter une île juste en face de notre falaise, qui est en plus
accessible en voiture par un sentier de cailloux découvert, mais qui devient impraticable lorsque la marée remonte. Nous voilà donc partis à l’aventure. Nous traversons cette étroite bande de
terre, afin de « débarquer » sur l’île. L’arrivée sur route carrossable est appréciable et nous trouvons même un petit parking pour stationner nos véhicules.
Cette île se trouve géographiquement placée en face de Port-des-Barques et au sud ouest de La Rochelle. Sans plus attendre, nous descendons sur la
plage, afin de découvrir plus avant les hautes et superbes falaises marneuses datées elles aussi (apparemment) du Cénomanien. En regardant d’un peu plus près, on s’aperçoit que la roche est
composée de milliers de petits morceaux blancs, restes de coquilles fossiles marines.
Nous poursuivons donc notre périple à travers rochers, tout en analysant le terrain mais nous n'effectuons aucun prelèvement, sous le même vent puissant que le matin. Frédéric B. tombe nez à nez
avec un Conus sp. encore en place dans le sédiment consolidé. Les observations se prolongent pour ne rien manquer de cet extraordinaire coin de paradis, où il nous semble que le temps
s’est arrêté. Clément et Jean-François marchent « à plat ventre » pour ne rien manquer au passage. Après une bonne heure et demie de marche, nous arrivons sur des niveaux argileux, très
différents des précédents.
La géologie de l’île est assez remarquable et en même temps très différente d’un point à l’autre. Nous notons précisément les points de différence, avant de tomber sur un autre niveau
spectaculaire, farci lui, de Gryphea sp. (les griffes du diable) qui constituent l’essentiel de la couche.
Mais, le temps passe tellement vite sur cette île coupée du monde (enfin raccordée cependant au continent par cette fameuse petite route caillouteuse !!) que nous n’avons pas vu la journée défiler et qu’il est déjà l’heure de rentrer, car deux heures de route nous attendent à présent.
Vivement une prochaine sortie de ce style, aussi distrayante qu’instructive, avec dépaysement garanti…