C’est par cette belle journée relativement ensoleillée, qu’une partie de notre vaillante équipe s’est rendue sur le domaine de Plantat, pour y effectuer de nouveaux prélèvements sédimentaires, afin de mieux comprendre la formation de ce terrain et la succession (pas toujours logique) des différents niveaux.
Etaient présents : Frédéric B., Sébastien B., Xavier, Philippe, Hélène, Jean-Luc et deux invités de marque, Pierre CARBONEL, chercheur au C.N.R.S. EPOC et
spécialiste des Ostracodes et Laurent LONDEIX, Maître de conférence à l’Université de Bordeaux 1 et spécialiste des Dinoflagellés (algues marines microscopiques).
Le rendez-vous est fixé à 14h30 au Château Plantat. Tous les participants arrivent motivés pour scruter à la loupe, ce terrain qui a fourni tant d’informations
paléontologiques depuis le début de notre investigation en avril 2000. Il est décidé par Frédéric B., de débuter notre observation par le quadrillage des vignes qui se situent derrière le
Château. En ligne, l’équipe avance et repère d’ores et déjà des restes de coquilles en surface.
Le ramassage se fait rapidement, car l’objectif est d’ouvrir un sondage entre deux rangs de vignes. Frédéric B. commence à creuser et atteint au bout de quelques minutes et à cinquante
centimètres de profondeur, un niveau fossilifère riche en débris de coquilles cassées.
A première vue, il pourrait s’agir du résultat d’un niveau marin côtier assez agité. Des prélèvements sont réalisés, afin d’étudier plus en détail ce falun, mais aussi les Ostracodes de ce
niveau très supérieur (par rapport à notre zone de fouilles initiale) et les Dinoflagellés, qui pourront nous apporter des renseignements précieux sur la température, la profondeur, la
salinité.
Une fois rebouchée notre excavation, nous poursuivons notre chemin vers le sud de la propriété, pour passer près du lac de rétention des eaux, fameux lac où fut découvert Rytiodus
capgrandi, en 1861 !! On observe d’ailleurs que dans cette zone le terrain est déformé par l’érosion et les travaux de terrassements de l’époque. Cependant, nous arrivons à trouver des
morceaux de calcaires lacustres, ainsi que des calcaires lagunaires à Potamides. Des échantillons sont prélevés. Notre périple nous mène (sur les conseils du gendre de Madame LABARRERE,
propriétaire du Château) au bout du domaine, pour y découvrir (suite à la dernière tempête du mois de janvier 2009) des pins abattus par les vents, où, au niveau des racines, apparaît un sédiment
clair, assez argileux, contenant de très nombreuses coquilles d’huîtres mélangées à des restes plus sporadiques de Porcelaines. Là aussi, nous réalisons des prélèvements pour regarder cela de
plus près ultérieurement. L’après-midi avance et nous décidons de montrer notre site de fouilles à Laurent LONDEIX, qui ne le connaît pas.
Surprise pour lui, de voir notre chantier aussi bien organisé et surtout les restes fossiles présents. La conservation est exceptionnelle. Quelques coquilles qui traînent sur le sol sont
d’ailleurs collectées.
De nombreuses questions se posent et chacun essaie d’y répondre. La journée se termine sur cette belle virée naturelle. Les participants n’attendent plus maintenant que les résultats de Pierre
CARBONEL sur les Ostracodes, afin de savoir si le niveau derrière le Château est la suite logique de notre série marine inférieure et sur les Dinoflagellés, pour bien comprendre les conditions
marines de l’époque.
L’A.P.B.A. remercie les deux intervenants universitaires, pour leur aide et leur collaboration à notre étude.